Le 25 novembre dernier a eu lieu un nouvel Atelier Patrimoine consacré à Château-Robert qui faisait écho à la conférence de Michel Aubert donnée la veille au Centre Culturel Valery-Larbaud. Comme au printemps dernier, il s'agissait d'un atelier participatif au cours duquel les participants étaient invités à partager leurs propres souvenirs relatifs à l'activité de la marque Château-Robert.
Une vingtaine de personnes se sont donc retrouvées autour du conférencier Michel Aubert, ce qui leur a permis de le questionner sur certains éléments de son exposé. Chacun a pu ensuite voir de près et manipuler les documents anciens issus des Fonds Patrimoniaux de la médiathèque ou des collections privées des participants. Cela a donné lieu à de multiples échanges, des débats riches et surtout un bon moment partagé.
Une vingtaine de personnes se sont donc retrouvées autour du conférencier Michel Aubert, ce qui leur a permis de le questionner sur certains éléments de son exposé. Chacun a pu ensuite voir de près et manipuler les documents anciens issus des Fonds Patrimoniaux de la médiathèque ou des collections privées des participants. Cela a donné lieu à de multiples échanges, des débats riches et surtout un bon moment partagé.
Un peu d'histoire
M. Aubert a d'abord rappelé l'origine de l'appellation. Ce nom vient de Claude Edouard Robert, né le 8 octobre 1839, fils de Jean-Pierre Robert, inventeur du biberon à soupape. C. E. Robert fit passer l'invention de son père au stade industriel. En effet, en 1869, il dépose un brevet et fonde une usine à Dijon afin d'exploiter le nouveau produit. En 1873, le biberon reçoit une médaille d'honneur à l'Exposition Universelle de Paris. Vers 1880, l'entreprise s'installe place Daumesnil à Paris. Néanmoins, le succès sera de courte durée car, dans les années 1890, le biberon à soupape est de plus en plus décrié, notamment par l'Académie de médecine. Difficilement nettoyable et par conséquent véritable nid à microbes , il est responsable de la mort de nombreux nourrissons. Le biberon révolutionnaire devient le "biberon tueur" ! En 1910, il est prohibé et interdit à la vente. L'usine de Paris ferme ses portes en 1915.
Arrivée de Claude Edouard Robert à Saint-Yorre
En 1890, cherchant à se tourner vers une autre industrie, M. Robert acquiert un terrain à Saint-Yorre où il fore six sources. Très vite, il a l'idée de mettre en scène ses sources dans un parc original, et de diversifier leur exploitation dans plusieurs domaines tels que la confiserie et l'embouteillage.
Dès septembre 1890, suivant les indication et parfois même les croquis de son commanditaire, l'architecte Antoine Percilly dessine les plans de pavillons différents pour chacune de ses sources : édicule à armature de ciment imitant les rondins de bois pour la Source du Chalet ; pavillon en maçonnerie recouvert d'un dôme oriental pour la source de la Couronne ; amoncellement rocheux, dominé par une statue de Neptune tenant un trident pour la source qui lui est dédiée ; dans deux bâtiments classiques en maçonnerie pour les Source Saint-René et Château-Robert.
Mais celle qui retient le plus l'attention des visiteurs est la Source Grande-Grotte : "Cette vaste construction de 33 mètres de hauteur, tout en pierre de Volvic, c'est-à-dire en pierres volcaniques. Dans cette Grotte dont elle prête le nom, jaillit une source alcaline et ferrugineuse de la plus haute valeur et sur laquelle nous appellerons toute l'attention des visiteurs." Il est vrai qu'après avoir gravi des marches, on pénètre dans une chambre occupée par un ermite qui commercialise des chapelets et des objets de piété. L'étage suivant, par lequel on accède par un escalier suspendu dans le vide, mène à une chapelle où trône une statut de 2,50 m de hauteur. "Cette statue du Christ, datant de XIe siècle et qui fait l'admiration de tous les archéologues qui viennent la visiter, a été trouvée par M. Robert dans les passes de l'Océan près d'Arcachon (des témoignages revêtus des signatures les plus authentiques l'attestent)." Deux bas-reliefs en bronze ancien taillées dans le roc représentent la Vierge à la chaise et l'autre la Vierge tenant l'Enfant-Jésus. Cette grotte sera détruite dans les années 70.
L'année suivante, de nombreux plans et devis sont établis pour le "château", en réalité une vaste villa de style néo-gothique que doit habiter Edouard Robert. Ne parvenant à se mettre d'accord avec Percilly, il se tourne finalement vers Henri Décoret qui construit la villa en 1895. Le propriétaire inscrit sur sa façade principale les devises : "Si jeunesse savait, si jeunesse pouvait" ou encore"Omnia labor".
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Une nouvelle attraction des environs de Vichy
Tract, vers 1930 (coll. M.Laval) |
Longtemps, Château-Robert restera l'une des principales excursions proposées aux curistes dans les guides de Vichy. Michel Aubert précise que le parc a accueilli des groupes scolaires jusque dans les années 60.
Guide de Vichy, 1933 |
Michel Aubert présente des carnets offerts aux curistes.
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La confiserie Robert s'implante à Vichy
Pastilles Château-Robert (coll. M.Laval) |
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Publicité pour la limonade Château-Robert (coll. M. Aubert) |
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La Petite Bourbonnaise
Comment parler de Château-Robert sans évoquer sa Petite Bourbonnaise ? Cet emploi était occupé par une jeune fille et consistait à parcourir les rues de Vichy sur une charrette tirée par un âne. Elle distribuait des publicités lors de ses tournées. Christiane D. témoigne de cette activité : voisine de la confiserie à l'époque, elle fut sollicitée pour incarner cette petite Bourbonnaise mais elle avait décliné l'offre.
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Fin de l'histoire
En 1938, René Pernet-Robert meurt subitement. C'est sa femme qui devient alors gérante du groupe. Pendant la seconde guerre mondiale, surviennent de grosses difficultés d'approvisionnement en matières premières et l'interdiction d'expédier en zone occupée est effective en 1940. Par ailleurs, en 1943, l'Allier étant proche du parc, de fortes crues engendrent beaucoup de pertes.
D'après ses archives, Michel Aubert précise que l'entreprise comprend une trentaine d'employés dans les années 50. En 1966, Château-Robert est vendu à la Société commerciales des eaux de Saint-Yorre.
D'après ses archives, Michel Aubert précise que l'entreprise comprend une trentaine d'employés dans les années 50. En 1966, Château-Robert est vendu à la Société commerciales des eaux de Saint-Yorre.
Aujourd'hui, le parc et le Château-Robert appartiennent à la ville de Saint-Yorre et accueillent le centre de loisirs.
Pour en savoir plus, à votre disposition au service Patrimoine :
Pascal Chambriard. Aux sources de Vichy. Ed. Bleu autour, 1999
Le dossier complet des plans d'architecture dessinés par Antoine Percilly pour Château-Robert
Et le compte-rendu complet de la conférence de Michel Aubert à paraître prochainement dans le Bulletin de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Vichy et des Environs.
Emilie et Fabienne
Pour en savoir plus, à votre disposition au service Patrimoine :
Pascal Chambriard. Aux sources de Vichy. Ed. Bleu autour, 1999
Le dossier complet des plans d'architecture dessinés par Antoine Percilly pour Château-Robert
Et le compte-rendu complet de la conférence de Michel Aubert à paraître prochainement dans le Bulletin de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Vichy et des Environs.
Emilie et Fabienne