Éventail de la Belle Epoque

G. Fraipont. Eventail publicitaire Vichy-Etat, 1903
Objet à la fois pratique, décoratif et somme toute un peu mystérieux, l’éventail a été décliné sous des formes variées. Cet accessoire égaye, rafraichit et transmet aussi parfois un message bien souvent à caractère publicitaire, illustrant aussi bien la mode, les voyages, ou encore l’épicerie… Mais il peut aussi constituer un objet de collection. Certains modèles se révèlent d’ailleurs  d’une grande rareté, pièces uniques ou fabriquées en nombre limité. C’est sans conteste la France qui se révèlera le pays le plus productif, notamment en éventails publicitaires.

Au début du XXe siècle, Vichy compte parmi les plus importantes stations thermales d’Europe. Un grand nombre de spectacles et d’activités y sont organisés. La Compagnie fermière de l’établissement thermal, en exécution d’un décret impérial, a construit un premier casino en 1865, bientôt agrandi avec la création d’une salle de théâtre Art nouveau, décorée de motifs floraux. L’or, l’ocre, l’ivoire dominent. Ainsi, à partir de 1901, Vichy est en mesure d’organiser des saisons musicales prestigieuses.


Ce décor féerique de l’Opéra de Vichy va inspirer de nombreux artistes, parmi lesquels Gustave Fraipont  qui, à travers ce très bel éventail, datant de 1903, a mis l’édifice en valeur au milieu d’un bouquet d’œillets colorés dans le style Art nouveau.

Peintre, graveur, dessinateur, aquarelliste, illustrateur, né à Bruxelles en 1848, Gustave Fraipont, se spécialisa dans l'affiche touristique mais illustra également des livres pour la jeunesse tels les « Contes de Perrault » ou les « Lettres de mon moulin » d’Alphonse Daudet. Il est par ailleurs l’auteur de plusieurs ouvrages techniques et notamment de « L’art de composer et de peindre l’éventail, l’écran, le paravent », édité par H. Laurens en 1895. Il meurt en 1923.

Il a aussi illustré de 126 dessins « L'Auvergne » publié en 1902 par Librairie Renouard, également conservé aux Fonds patrimoniaux de la Médiathèque Valery-Larbaud.





Solange


Collection Jacques-Cousseau – Épisode 1 : Les Hôtels bien sûr !




Thermal-Palace, vers 1930
voir la notice dans le catalogue
L’espace Patrimoine de la Médiathèque accueille depuis 2013 le Centre international de ressources sur le Patrimoine thermal, initié dans le cadre du projet « Sources de culture » associant EHTTA (association de villes thermales historiques européennes) et la Route des Villes d’eaux du Massif central. Pour favoriser son développement et son accessibilité, une part des crédits alloués par la Commission européenne a été consacrée à la numérisation et à la description des 8 000 cartes postales anciennes de la collection Jacques-Cousseau, illustrant pour la plupart les différents aspects de la vie thermale de la station. 

Hall de l'Hôtel Albert Ier, vers 1936
voir la notice dans le catalogue
 Le résultat de cette opération est progressivement mis en ligne sur le catalogue de la Médiathèque et sur la galerie Flickr du Patrimoine. Pourquoi progressivement ? Parce que la description de chaque carte doit être complétée avec les termes adéquats qui permettront ensuite au chercheur de se voir proposer les réponses les plus pertinentes à sa requête. Ainsi, un curieux qui voudra connaître l’aspect de la rue Wilson à la Belle Époque verra défiler les vues de l’ancienne rue Cunin-Gridaine ; celui qui s’intéressera à l’Hôtel Aletti d’aujourd’hui aura-t-il accès à l’ensemble des cartes concernant cet établissement, même si elles sont légendées « Thermal-Hôtel ». 


Personnel de l'Hôtel International, vers 1910
voir la notice dans le catalogue
La totalité des cartes de la collection Cousseau concernant les hôtels est désormais en ligne, soit près de 900 modèles différents. De l’Hôtel des Ambassadeurs à l’Hôtel Windsor, des plus prestigieux palaces aux plus modestes pensions de famille, bien peu d’établissements ayant fait l’objet d’édition d’une carte ont échappé au « chasseur » de trésors qu’était le guide-médecin de Vichy. Façades, halls, salons, mais aussi parfois chambres ou même cuisines sont ainsi restitués alors que la plupart des ces établissements ont aujourd’hui été transformés en résidences. Enfin, ce ne sont pas seulement les bâtiments qui sont évoqués autour de ce sujet mais aussi les hommes et les femmes, avec une trentaine de cartes-photos qui ont fixé sur le papier glacé les figures des pensionnaires et du personnel qui animaient alors la station thermale.
Fabienne


Restaurant de l'Hôtel des Ambassadeurs, vers 1910
voir la notice dans le catalogue



Valery Larbaud, épistolier



Valery Larbaud était un grand épistolier. En témoignent les 8800 lettres présentes dans sa bibliothèque. Et si certaines d'entres elles ont été l'objet d'éditions et de critiques, il en reste de nombreuses inédites.

Heureusement, les chercheurs « larbaldiens » se prennent régulièrement au jeu et font un énorme travail de déchiffrage et surtout de recherche pour mettre à la disposition du grand public la correspondance de l'écrivain vichyssois. Ainsi Gil Charbonnier et Delphine Vieillard se sont attelés à la correspondance Valery Larbaud - Jean Royère publiée dans les Cahiers des Amis de Valery Larbaud,  dont le dernier volume paraitra l'année prochaine.

Mais aujourd'hui, vient de sortir aux Classiques Garnier Valery Larbaud et Jacques Copeau, correspondance (1911-1932),  éditée par Amélie Auzoux, jeune chercheuse parisienne, agrégée de lettres modernes.

On connaît Jacques Copeau l'homme de théâtre, directeur du
« Théâtre du Vieux-Colombier ». L’expérience artistique qui y sera menée de 1913 à 1924, notamment par Louis Jouvet et Charles Dullin, appartient désormais à la grande histoire de la scène française. Mais, tout comme l’on ne connaît pas forcément les liens qu’entretenait Valery Larbaud avec le milieu théâtral de son époque, on ne soupçonne pas non plus que Jacques Copeau fut critique de théâtre pour plusieurs journaux, avant de participer en 1908 à la création de la Nouvelle Revue Française en compagnie de Charles-Louis Philippe, André Gide… et qu’il en sera le directeur en 1912-1913.

C’est en 1909, lors de l’enterrement de l’auteur cérillois que Jacques Copeau rencontre Valery Larbaud pour la première fois. Et même si le parisien fait une description peu flatteuse du vichyssois, les deux hommes vont entretenir une correspondance de 1911 à 1932, évoquant la vie quotidienne de la NRF, la guerre et leurs projets respectifs. On sent le respect entre les deux auteurs et la passion des lettres qui les animent l’un et l’autre. Malgré cela ils ne seront jamais véritablement amis, Jacques Copeau en assumera toute la responsabilité expliquant qu’il a gâché bien des amitiés par orgueil, mais écrira dans son journal en mars 1940 combien il aimerait « revoir Larbaud ».

Amélie Auzoux a retranscrit 62 lettres échangées entre les deux auteurs, conservées à la médiathèque Valery Larbaud et au département des Arts du spectacle à Paris. Elle a fait suivre cette correspondance par le texte inédit, également conservé à la médiathèque,  de la première conférence de Valery Larbaud au Théâtre du Vieux Colombier en février 1923 sur les romanciers espagnols. L’auteur de « Fermina Marquez » en fera trois autres dont malheureusement il ne gardera aucune trace.

Manuscrit de la conférence donnée par Valery Larbaud au Théâtre du Vieux-Colombier


Martine