Valery Larbaud et le jabiru

Au fil du traitement des collections apparaissent parfois des documents intrigants...

Valery Larbaud et Adrienne Monnier en 1919
A la demande d’Adrienne Monnier, l’amie libraire de Valery Larbaud, Paul-Emile Bécat avait entrepris de constituer une galerie de portraits à la mine de plomb des écrivains qui fréquentaient la « Maison des Amis des Livres » : Claudel, Gide, Valéry, Fargue, Romains, Güiraldes, Joyce… 


En 1919, Valery Larbaud se prête au jeu. Il le note dans son journal à la date du samedi 2 août : « Hier, PE Bécat a fait un croquis de moi. » Et, pour le cas où le dessin n’aurait pu être achevé en une seule séance, Sylvia Beach, la comparse d’Adrienne Monnier, était chargée de prendre en photographie l’écrivain portraituré. 

Valery Larbaud pose donc dans le cabinet de travail d’Adrienne Monnier. Assis sur un fauteuil à col de cygne, il tient dans sa main droite l’oiseau en cuivre, que les proches d’Adrienne ont toujours vu sur son bureau, et que Léon-Paul Fargue avait surnommé « Jabiru » du nom d’un oiseau originaire de contrées lointaines. 

D’après ses amis, Valery Larbaud avait une sorte de tendresse pour cet oiseau et jouait avec, chaque fois qu’il passait voir Adrienne et Sylvia dans leur librairie. En l’honneur de ce même oiseau, Léon-Paul Fargue avait composé une petite chanson, à la manière de Dranem.

Martine